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Misserghin : Archives historiques (14)

 
Cette promenade au lac Salé, je ne sais pourquoi, ne me tente plus ; après tout, on est très bien à Oran, assis à l'ombre.
Cependant, pour le plaisir de galoper en compagnie de Plumkett...
 
Les chevaux sont commandés depuis la veille; on nous les amène et nous voilà partis.
La route est longue au soleil ; la campagne, pierreuse, sauvage, parfumée.
Rien que des palmiers nains et des lavandes, mélangeant au milieu de toutes ces pierres les nuances ternes de leurs deux verdures; de temps en temps un grand glaïeul rouge jetant là­dessus sa couleur éclatante, ou bien un berger bédouin, demi­nu avec capuchon de laine, promenant des chèvres brunes.
Vers quatre heures nous arrivons à Mizerguin. Nous commandons notre dîner à l'auberge du village, et nous poussons plus loin: je veux cependant montrer à Plumkett certaine vallée où j'étais venu il y a dix ans, un jour d'hiver, avec mon ami John B..., qui disait que c'était le pays de Mignon.
Cette vallée était charmante en janvier; elle avait une mélancolie tranquille et suave avec ses grands arbres dépouillés et ses orangers en fleur.
Aujourd'hui, c'est un autre charme: c'est la splendeur du printemps, mais d'un printemps qui n'est pas le nôtre. Tout autour, la montagne aride, et ici, une profusion, un luxe inouï de fleurs, un pêle-mêle délicieux de la nature d'Afrique avec celle d'Europe.
Il y a des « bouillées » d'iris qui se penchent sur l'eau; il y a, parmi les palmiers et les orangers, des recoins humides,

Livre d'or de Misserghin

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